Autosexualité : définition, bienfaits et impact sur le bien-être sexuel

Ces derniers mois, un terme a fait une montée impressionnante dans les recherches sur Google : l’autosexualité.
Curiosité, fascination, parfois incompréhension… Ce concept interroge, intrigue et suscite même des débats passionnés. Mais qu’est-ce que cela signifie vraiment ?
Est-ce une orientation sexuelle, une pratique intime, ou simplement une nouvelle façon de parler d’amour de soi ?

Explorons l’autosexualité sous toutes ses coutures : sa définition, son origine, ses implications psychologiques, mais aussi ce qu’elle peut apporter en matière de bien-être sexuel et d’acceptation de soi.

Qu’est-ce que l’autosexualité ?

L’autosexualité désigne une orientation sexuelle dans laquelle une personne est principalement attirée par elle-même. Cela peut se traduire par :

  • un plaisir centré sur ses propres sensations,
  • une attirance esthétique ou émotionnelle envers son corps,
  • ou encore une autonomie sexuelle complète, avec peu ou pas de désir envers d’autres partenaires.

Ce concept, encore méconnu il y a quelques années, a commencé à se démocratiser lorsque Kourtney Kardashian en a parlé publiquement en 2020, donnant une visibilité inédite à ce terme.

Pourquoi l’autosexualité intrigue-t-elle autant ?

Plusieurs raisons expliquent cet intérêt croissant :

1. L’émancipation sexuelle

Dans une société qui valorise l’indépendance, l’autosexualité peut être perçue comme une libération : plus besoin d’un partenaire pour explorer son corps, son plaisir, ou sa sensualité.

2. Une quête d’authenticité pour certains

À l’ère des réseaux sociaux, où le corps est à la fois hyper-exposé et souvent jugé, développer une relation bienveillante avec soi-même peut être une réponse à la pression esthétique et au besoin de validation extérieure.

3. La curiosité face à la diversité sexuelle

Les dernières décennies ont vu émerger de nombreuses identités sexuelles : pansexualité, demi-sexualité, asexualité… L’autosexualité s’inscrit dans ce mouvement qui célèbre la pluralité des désirs humains.

Autosexualité vs autres orientations : quelles différences ?

Il est important de ne pas confondre l’autosexualité avec :

  • L’asexualité : absence d’attirance sexuelle pour autrui. L’autosexuel·le peut avoir du désir, mais centré sur soi.
  • La masturbation : pratique sexuelle courante, mais qui ne traduit pas forcément une orientation.
  • Le narcissisme : qui relève d’un rapport psychologique complexe à l’ego et à l’image de soi.

L’autosexualité est avant tout une orientation ou une préférence intime, pas une pathologie ni un trouble.

Les bienfaits possibles de l’autosexualité

Pratiquer ou s’identifier comme autosexuel·le peut apporter plusieurs bénéfices :

1. Une meilleure connaissance de soi

Apprendre à se donner du plaisir développe une écoute fine de son corps, utile aussi dans les relations avec autrui.

2. L’acceptation de son corps

Dans une société marquée par des standards de beauté inatteignables, l’autosexualité peut aider à réconcilier image corporelle et désir.

3. La réduction de la pression sociale

Certaines personnes vivent mal le célibat ou l’absence de désir pour autrui. L’autosexualité ouvre une autre voie, centrée sur le bien-être personnel.

Les critiques et idées reçues

Bien sûr, le concept ne fait pas l’unanimité. Parmi les préjugés les plus fréquents :

« C’est de l’égoïsme » : en réalité, aimer son corps ne signifie pas rejeter les autres.

« C’est une mode » : si le mot est récent, l’idée d’une sexualité centrée sur soi existe depuis longtemps.

« C’est incompatible avec la vie de couple » : certaines personnes combinent autosexualité et relations amoureuses, d’autres non.

L’autosexualité et le mouvement sex-positif

Le mouvement sex-positif encourage une approche ouverte, inclusive et bienveillante de la sexualité.
Dans ce cadre, l’autosexualité est une expression légitime du désir, au même titre que toutes les autres orientations.

Elle permet aussi de remettre en question les normes :

  • Faut-il forcément être en couple pour être épanoui·e ?
  • La sexualité doit-elle toujours impliquer une autre personne ?

Ces questions trouvent un écho grandissant, surtout chez les jeunes générations, et apparaissent également dans les cabinets de praticiens formés en sexothérapie.

Autosexualité et santé mentale : un impact positif

Ce n’est plus un scoop, et en matière de psycho, on observe que développer une relation saine avec soi-même peut améliorer :

  • l’estime de soi,
  • la confiance corporelle,
  • la réduction de l’anxiété liée à la performance sexuelle.

Prendre soin de soi, dans toutes ses dimensions, y compris intime, peut donc devenir un véritable outil de bien-être psychologique.

Comment en parler ?

Aborder l’autosexualité avec des proches ou des partenaires peut susciter des incompréhensions. Quelques conseils :

  • Choisir un moment calme pour expliquer son ressenti.
  • Utiliser des ressources (articles, vidéos) pour illustrer ses propos.
  • Rassurer sur le fait que ce n’est pas un rejet des autres, mais une orientation personnelle.

Autosexualité et futur des relations intimes

Avec la montée des identités sexuelles variées et le développement des relations en ligne, l’autosexualité pourrait devenir de plus en plus visible.
Elle questionne aussi notre rapport au couple : peut-on imaginer un monde où l’amour de soi aurait autant de valeur que l’amour romantique ?

Et si on changeait notre regard ?

L’autosexualité, loin d’être une « bizarrerie », ouvre la porte à une sexualité plus libre, plus inclusive et plus respectueuse de chacun·e.

Que l’on s’y identifie ou non, elle invite à réfléchir sur notre rapport au corps, au désir et au bien-être !..